
Sahel – Terre en souffrance – La résilience de millions de personnes appelle le droit de vivre en paix
Le Sahel, terre d’abondance, est une région africaine semi-aride s’étendant sur des milliers de kilomètres à l’extrême sud du Sahara, séparant le désert du Sahara au nord et les savanes tropicales au sud et portant de vastes opportunités pour construire un avenir fécond. Terre de défis où toute une jeunesse possède la volonté de construire une paix durable, une prospérité partagée dans cette région considérée comme une des plus riches du monde par la multitude de ses ressources naturelles, culturelles et humaines. Une abondance qui ne peut qu’être en développement par la générosité qu’une paix durable permettant à plus de 300 millions de personnes de vivre un avenir serein.

Une sérénité qui sera gagnée par la réalisation des objectifs du développement durable d’ici 2030, ainsi que par les priorités définies par l’Agenda 2063 de l’Union africaine. L’objectif global du Plan de soutien de l’ONU au Sahel s’inscrit dans cet effort pour mettre en œuvre dans 10 pays ciblés (Burkina Faso, Cameroun, Gambie, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal et Tchad) , une coordination des moyens pour permettre une efficacité et accélération des réalisations pour le bien-être des populations.
Se donner les moyens de réussir un défi majeur dans le cadre de la Stratégie intégrée de l’ONU pour le Sahel (SINUS) – une réponse internationale pour établir une prospérité partagée et émanant des efforts de tous, dans le respect de la résolution prise en 2017 par le Conseil de sécurité.
Un formidable élan pour la paix, une envie de créer une nouvelle société libre, une jeunesse voulant mettre fin à la pauvreté, aux conflits armés éclatant après la révolution de 2011 en Libye et le soulèvement au Mali en 2012.
Résoudre la problématique de la gouvernance, du chômage, de la violence des conflits, de l’insécurité, de crises socio-économiques, de la crise climatique, de la problématique fondamentale de l’insécurité alimentaire, les organismes onusiens tels que l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, sont sur le terrain, au cœur de la populations.
Sahel – Une espérance de paix – Entretien avec Soumaine Mahamat, président de l’Association pour la Paix et la Médiation au Sahara

L’Association pour la Paix et la Médiation au Sahara (APMS), organisation philanthropique de jeunes du Sahel, fondée en France et dont le siège se situe à Nancy, mène des initiatives dans la région du Sahel pour soutenir la paix, pour permettre notamment l’autonomisation et la formation de migrants en Libye et au Niger.

Son président Soumaine Mahamat explique à LiberTerra, qu’APMS agit pour « la société civile du Sahel, sur les questions de la résilience des populations face aux conflits armés, face au changement climatique ». Une jeunesse qui ne relâche pas ses efforts pour la renaissance du Sahel. Un investissement essentiel pour l’avenir de l’une des régions les plus jeunes du monde avec 64,5 % de la population âgée de moins de 25 ans, selon l’ONU.
Soumaine Mahamat a un objectif, la paix au Sahel pour que toute une jeunesse puisse vivre, que la réslisience dont elle fait preuve soit reconnue et qu’elle puisse avoir les moyens de construire une société en paix, juste, durable et fraternelle. Une jeunesse qui a conscience que ces choix seront aussi guidés par l’urgence climatique pour laquelle il faut agir maintenant. Tout est dans ce temps de l’urgence, la jeunesse au Sahel a compris qu’il n’était pas possible de perdre un temps précieux pour renforcer les mesures de résilience et que le temps perdu signifiait des vies mises en danger, des personnes toujours plus déplacées de force par les extrêmes du climat, par les dangers d’attaques armées contraignant à fermer les écoles, des marchés locaux. Une économie locale essentielle pour apporter des moyens de subsistance aux population, permettre une économie équitable et partagée. Puis, les marchés locaux sont ces commerces essentiels permettant aux populations locales d’accéder à des produits alimentaires. Des marchés locaux qui permettent une convergence de métiers favorisant les petits agriculteurs, éleveurs. Les attaques armées mettent en péril ces moyens de subsistance pour les populations.

Il est l’urgence d’agir en 2022, où la pandémie et la crise en Ukraine font subir des souffrances toujours plus graves aux populations au Sahel et en Afrique de l’Ouest. Agir au coeur du problème, revenir à la source et lutter contre ce qui freine la paix , Soumaine Mahamat le définit, « Nous encourageons aussi les politiques à changer le paradigme, parce que les conflits au Sahel, c’est d’abord une question de mauvaise gouvernance » et, précise-t-il, « nous poussons les États africains à aborder la genèse des conflits. » Soumaine Mahamat souligne la problématique du chômage qui empêche toute une jeunesse de réaliser ses projets, de devenir autonome et qui maintient la pauvreté et la violence. « Si les jeunes sont au chômage, ils se font facilement enrôler dans les rangs de groupuscules armés ». D’autre part, Soumaine Mahamat souligne, « qu’il faut s’attaquer à toutes les questions de gouvernance ».

Le président d’APMS explique que l’association fait des conférences pour informer, sensibiliser, échanger, et « nous essayons d’être très présents, d’accompagner la société civile africaine et en demandant aux politiques d’impliquer la société civile africaine dans le règlement des conflits au Sahel ».
La jeunesse en Afrique ne veut pas rester sur le bord de la route, mais souhaite participer aux décisions et au processus de paix. Elle souhaite construire son avenir, une société nouvelle où les jeunes pourront accéder aux opportunités importantes que possède le Sahel.
L’APMS s’attache à ce que soit la valorisation de l’entrepreneuriat au Sahel , une renaissance attendue par la jeunesse de cette vaste région, qui affronte avec tant de courage les peines marquant le Sahel. Une popualtion au Sahel est en résilience et veut vaincre l’adversité pour ouvrir un nouveau chapitre pour cette magnifique région. « Une Régénération », ainsi que le Programme des Nations Unies pour le développement le définit pour dix pays lors d’un évènement spécial le 9 décembre 2021, et mettant en lumière la générosité, la diversité des actions s’unissant en une voix pour contribuer à transformer la région. Une vocation, un échange entre les acteurs locaux, les humanitaires, les militants, artitstes, hauts fonctionnaires , souligne le PNUD. Burkina Faso, Cameroun , Gambie , Guinée, Mauritanie, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal et le Tchad bénéficient du Programme des Nations Unies pour lequel est un investissement de 3,6 milliards de dollars. Une volonté de briser les cycles entravant la paix, l’épanouissement de toute une jeunesse, imposant de lourdes souffrances aux populations – en déployant des initiatives concrètes dans trois domaines principaux : la gouvernance, l’énergie et la jeunesse.
« Aujourd’hui devrait marquer un moment de réflexion pour voir si le monde peut aller au-delà de sa conception actuelle du Sahel vu à travers le prisme des crises. La nouvelle offre programmatique du PNUD pour la région du Sahel, Une Régénération, s’attaquera aux causes sous-jacentes de l’instabilité et aidera à libérer l’incroyable promesse socio-économique de la région« , a exprimé Achim Steiner, Secrétaire général adjoint des Nations Unies et Administrateur du PNUD.
Soumaine Mahamat rejoint avec l’Association pour la Paix et la Médiation au Sahel cet élan pour développer des solutions pour que la région connaisse la paix, un avenir prospère. Il défend à travers des initiatives, la possiblité de créer un nouvel avenir par les valeurs de la paix, du bien être social et engage ses efforts au sein de l’APMS pour promouvoir un développement durable au Sahel. Une association avec des jeunes du Sahel qui ont devant eux des défis multidimensionnels dans une vaste région, qui ne veut et n’attend que la paix pour réaliser toutes les opportunités qui s’offrent à elle.

Le monde change en traversant les souffrances que subissent des millions de personnes sur tous les continents par l’événement d’un bouleversement planétaire, climatique, civilisationnel, multidimensionnel et dont la solution est la paix par notamment le respect des droits humains, par l’investissement pour le développement en partenariat avec la jeunesse, comme au Sahel, les acteurs locaux, et la diversité des voix s’unissant pour réimaginer l’avenir.
Sahel – Plus de 6,3 millions d’enfants en urgence alimentaire

Le Sahel doit bâtir la paix dans cette urgence humanitaire vitale, « Alors que les conflits, l’insécurité, les crises socio-économiques et les évènements climatiques extrêmes récurrents dans la région continuent de détériorer et aggraver davantage la nutrition des enfants, nous devons modifier notre façon de travailler pour répondre à leurs besoins de manière durable », a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice générale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du centre.
Les organismes onusiens, toute une jeunesse au Sahel, des associations, comme APMS, ne perdent pas espoir et veulent relever les défis dans un contexte très difficile, complexe. Mais au bout, il est de gagner un avenir serein pour des millions de jeunes et d’enfants.
Sahel – La crise alimentaire s’aggrave – La faim met en danger la vie de plus de 900 000 enfants
L’ONU alerte sur le fait qu’il y a près de 6,3 millions d’enfants âgés entre 6 à 59 mois qui sont en risque de malnutrition aiguë en 2022 dans six pays du Sahel. Au moins 900 000 enfants sont en danger préviennent les agences onusiennes et des ONG internationales.
Des chiffres dramatiques annoncés par la nouvelle publication du Groupe de travail sur la Nutrition en Afrique de l’Ouest et du Centre. Il est une hausse de 27 % par rapport aux estimations de 2021 et de 62 % par rapport à 2018. Depuis 5 ans, la crise alimentaire que traverse le Sahel ne cesse de s’aggraver et de mettre la vie d’enfants en danger.
Le Programme alimentaire mondial – PAM a alerté, « Une action humanitaire rapide est maintenant essentielle pour sauver des vies ». Il est nécessaire selon le PAM, de « répondre aux besoins humanitaires croissants tout en préservant les progrès réalisés ces dernières années dans le renforcement de la résilience des communautés représente un énorme défi ».
Il est de protéger la résilience des populations vulnérables, la résilience du Sahel en renforçant les moyens de subsistance, l’autonomisation des femmes en soutien fort pour bâtir la renaissance. Il s’agit également de restaurer les écosystèmes, de créer des emplois, de former les jeunes. Cette architecture de paix, cette colonne vertébrale essentielle pour mettre fin aux conflits, anéantir la guerre de la faim, réduire les migrations, alors qu’il y a plus de 2,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur de 3 pays : le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Des communautés « extrêmement vulnérables » qui ont besoin « d’une aide urgente et vitale » affirme le PAM.

Sauver la vie d’enfants en s’attaquant aux causes profondes de la faim au Sahel, c’est la volonté de l’UNICEF, « le temps est venu de s’attaquer aux causes profondes de la malnutrition des enfants dans la région, avec urgence et détermination », précise Mme Poirier.
Soumaine Mahamat a évoqué ce principe d’affronter les causes profondes des crises socio-économiques, politiques que subit le Sahel. Il exprime que « le tout militaire au Sahel ça n’apporte rien. Il faut vraiment être sur le développement, sur les questions liées à la gouvernance ». Il est important de travailler sur le développement économique partagé et culturel. « Les jeunes veulent voir le changement » souligne Soumaine Mahamat. Les jeunes pensent que « l’on ne peut pas éternellement militariser notre pays. Il faut que ça change », souligne le président de l’APMS.
Les jeunes au Sahel souhaitent que les civils ne soient plus victimes de groupes extrémistes et souhaitent une présence militarisée pour lutter contre l’insécurité, mais « à court terme », explique Soumaine Mahamat. Une jeunesse qui depuis 2013 est touchée par la violence des conflits armés, et des conséquences dramatiques qui en résulte. « Ils en ont marre », explique Soumaine Mahamat. Il est temps de gagner la paix. Les populations du Sahel veulent une renaissance.

Sahel – L’impact humanitaire redouté de la guerre en Ukraine
La pandémie de Covid-19 a fragilisé les populations vulnérables et continue de mettre en difficulté les domaines de la santé, les moyens de subsistance, l’alimentation, l’éducation. Une pandémie aggravant la situation dramatique qui s’amplifie depuis les 3 dernières années du fait de la « forte augmentation des attaques armées contre les communautés, les écoles, les centres de santé », a souligné l’ONU. Les différentes infrastructures publiques sont ainsi perturbées.

La FAO prévient que la crise en Ukraine pourrait impacter le Sahel par « une réduction prolongée des exportations alimentaires ». Les conséquences seraient l’augmentation du nombre de personnes en insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne.
Les enfants âgés de 6 à 23 mois et les femmes enceintes et allaitantes risquent d’être les premières victimes, indiquent les données sur la prévention de la malnutrition aiguë. Neuf pays de la région sont concernés. Une alimentation complémentaire est nécessaire et demande un financement pour « assurer une réponse efficace et rapide » souligne l’ONU.
Le besoin de financement total est de plus de 93 millions de dollars, assure l’ONU. L’organisation des Nations Unies informe sur un déficit de financement de 56 millions de dollars, dont 26 millions de dollars pour couvrir les besoins durant la période de soudure de juin à septembre. De plus, il est un déficit de financement de 35,5 millions de dollars pour la malnutrition aiguë modérée. En comptant le Nigéria, le déficit atteint 42 millions de dollars pour la malnutrition aiguë sévère, forme la plus mortelle.
Un renforcement de l’aide alimentaire pourrait éviter l’aggravation de la malnutrition au Sahel, et préserver tous les efforts effectués pour la résilience. Les récoltes subissent de longues années de sécheresse et ne pourront assumer à elles seules les besoins alimentaires des populations du Sahel.

Les mesures alimentaires doivent s’accompagner d’un renforcement des structures de santé locales, et éviter à de nombreuses femmes de faire à pied de longues distances, et dans des conditions dangereuses, pour rejoindre un établissement de santé pour leurs enfants.
Les humanitaires des organismes onusiens, des ONG et différentes associations alertent sur les souffrances que vivent les populations vulnérables au Sahel et en Afrique de l’Ouest et qu’il est dans ce temps de l’urgence qui marque 2022 : sauver des vies. Ne pas laisser des enfants, des femmes, des personnes âgées, malades, seules à survivre dans une souffrance intense ; alors que leur terre, leur culture sont riches de générosité, d’avenir, de rêves, d’objectifs à réaliser.
Les enfants doivent grandir sur des territoires en paix sans avoir leur vie menacée par la faim, par l’insécurité, par des traumatismes pouvant marquer toute une vie.
Sahel – L’espérance de la paix

Une aide immédiate doit être apportée au Sahel. Nous sommes à cette exigence : chaque seconde compte pour la paix, pour sauver la vie d’enfants. Notre temps, cette année doit relever des défis dans l’urgence des crises humanitaires, climatiques. Aujourd’hui, des conflits s’imposent en visage de notre monde, quand c’est la paix qui est celui véritable, celui de la conscience ancrée dans l’amour, et inspirant les actions de l’UNESCO. La paix nous donne le sens de nos actions, le sens de l’espoir pour fonder un monde juste, équitable et durable.
Créer une nouvelle économie partagée, être solidaire, s’entraider, instaurer le dialogue de la paix, défaire notre monde des guerres et le rendre en renaissance aux enfants dont la violence vole les rêves.
© Fédora Hélène

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