Tribune – La liberté en danger – À l’encre noire des mots, à la vie

photo/ @liberterradaily

Je ne sais pas si demain, je pourrais encore écrire tous ses mots. Je ne sais pas si à la clarté, je pourrais encore rêver de vie, elle, si belle, elle, qui s’échappe des drames, des chagrins et revient, la peine.

Je voudrais effacer, toujours, et n’écrire que la naissance, cette liberté de vivre sans passé, sans mémoire et quitter les vallées de chagrin pour l’innocence de l’eau qui s’écoule de mes yeux. Puis, je retiens quelques larmes pour les reverser à mon cœur, ne pas taire son histoire. Et, quand il partira, il laissera aux étoiles le vœux d’amour que les hommes n’accomplissent pas et ces notes au violon chantent la vie, la vie. Et demain, je serai là dans ce petit salon à écrire les mots et à regarder par la fenêtre les passants, les ciels, les moments et la joie de voir l’émotion au secret poser auprès de mon âme, le bonheur. Voir simplement, ce monde sans rien retenir, ni les fleurs posées dans le vase, ni l’oiseau volant un peu de moi, l’emportant dans son envol, et ce soupçon de revivre à l’imagination des mondes. Cette vie était-elle mienne, coule la source si vive, si rapide, comment pourrais-je attraper le futur, enchanter le présent, et oublier le passé qui s’en va déjà avant la seconde où mes mains auraient pu le recueillir.

photo / @liberterradaily

Je ne sais pas si demain, je pourrais encore écrire tous ses mots. Je ne sais pas si à la clarté, je pourrais encore rêver de vie, elle, si belle, elle, qui s’échappe des drames, des chagrins et revient, la peine.

En faire le refrain et jusqu’à la fin tenir la corde marchant au-dessus des vides, et semant les roses, fidèles, cet arc-en-ciel de paix, fleurissent aux milles couleurs des pastels glissant sur la feuille. La nature naissante, j’en serai l’artisan en un instant, qu’une touche sur la toile, je prends un peu de la source de la création pour multiplier les chances à la liberté, en remerciement à la paix, lui offrir ce soupçon d’éclats, et ça et là étendre au crayon, au fusain, le dessin du paysage radieux – la vie, la vie.

J’ai abandonné le temps inventé par l’homme, ai pris un nouvel arpège en point, en ligne, en ronde, fidèle à la partition, ne s’éloignant pas de la règle que tout est mystère dans l’univers, à la lumière traversant l’espace et inondant nos champs de culture avant que le blé ne se fane à la guerre qu’hissent les hommes de tristesse. Ceux n’ayant pas construit de leur main le pont portant leurs pas au-dessous des volcans. Je ne pourrais avoir le temps de finir le cahier, de l’encre couvrir le blanc tant l’infini est ce temps véritable, que l’humain a limité à sa mort, alors que je voudrais en faire les ailes blanches pour parfaire l’amour sur Terre et ne plus compter quand viendra le dernier jour que l’industrie, les politiques précipitent.

Pourquoi quand tu tends ta main, le soleil ne se pose pas en elle, ne franchit pas la porte de ton cœur pour illuminer tes jours de bonheur ? Cet enfant souffrant, et ceux qui l’aiment, moi et nous, nous n’avons que cela à accomplir, aimer. Pourtant, l’incompréhensible violence vient briser le plus vrai de la vie, aimer. Quel est cet écho de pierre renvoyant en funeste voyage vers notre humanité, le fardeau de la haine, la liberté déchirée se réveillant en sursaut aux nuits fragiles, une mère en peine, la douleur. La violence saisit le corps qui pourtant vit en paix, et le marque : ces blessures, ces cicatrices et revient le refrain.

photo/@liberterradaily

Je ne sais pas si demain, je pourrais encore écrire tous ses mots. Je ne sais pas si à la clarté, je pourrais encore rêver de vie, elle, si belle, elle, qui s’échappe des drames, des chagrins et revient, la peine.

Le sommeil, et la plume s’évanouit. J’attendrai jusqu’à la dernière chandelle pour écrire la partition, finir le chant, une symphonie, et filant sous mes doigts les frappes au piano vibrant, qui résonne en moi. Sans attendre le jour, je prie à mon plaisir d’entendre avant le clair de lune, la mélodie qui court déjà en point à la ligne, aux dièses et bémols. Ne retiens que la clé de ma vie, je l’ai oublié et la laisse sur la table, au prochain retour pour reprendre où j’en étais des maux et souffrances, achever les peurs, et courir libre, comme je le fis avant de mourir à petit feu chaque jour. Sais-tu qu’il n’était que cela, que l’on se presse de vivre. Et, je n’aurai pas gravi de montagnes, ni connu le monde. J’ aurai passé mon temps à n’écrire que les notes pour donner à mon corps la parole, sa voix libre. Voilà ma musique, ce bref instant, que je ne compte plus, qui se répète au fur et à mesure des interprétations, des émotions. J’ai laissé libre la page et chacun y pose son nom en une immense fraternité. C’est l’art, il se donne, ne se prend pas, ne se réserve pas. Il est abondance, si bien que je ne pourrais imposer qu’une virgule à chaque fin, et jamais la lettre finale.

Le salon

Dans la pièce vide, il y a ce doux parfum, et cette chemise, ce voile posé sur une chaise et ce tapis aux motifs bleus, un parquet et ces fenêtres fermées, c’était le salon. Ils étaient deux y vivant, ils ne restent plus d’eux au passé, que cette pièce, que cette scène que je peux réinventer. Leur souvenir, elle se glisse en une virgule au centre du tapis, tournoie en une bise légère effleurant à peine mon visage, en ne pensant plus à rien, ne goûtant que l’air doux passant. La valse à deux, les mains l’une à l’autre, dans cet essai l’amour se raconte, signe le livre.

Il était assis à son piano, écrivait la courbe, l’amour, la vie, et elle, sa robe, son ondulation, ce tissu flottant dans l’air, son passage, la musique la dessinant, Il a peint à sa manière avec les notes et la toile lui apparaissait finie avant même son écriture. Il a peint à l’encre les croches, les barres, a usé sa main pour noircir les partitions. Il voulait faire un tableau, vous entendez sa respiration. Il rejoint le cœur

L’art en communion, le peintre muet fait des couleurs sa parole, lui par le son a créé les silences du tableau. L’oiseau est sorti de la toile, et les soupirs, tout est si invisible. J’écoute la liberté, ouvre les cages et en silence par les mots, c’est ta voix qui en sera la mélodie. Lis à voix haute, lis avec la voix de ton cœur, tu vivras à chaque fois de nouvelles dimensions, l’émotion. Puis, si tu suis la ligne avec ton doigt comme s’il éclairait la page, lui donnait un autre relief, se faisait le lien, toi qui a peur de te perdre.

Les lèvres closes, la parole humaine compte-t-elle? La cruauté est si puissante que rien ne l’arrête et la Terre devient cet astre inutile, ce caillou, où j’ai cru voir la vie s’épanouir. Les hommes de violences sont l’incarnation de la cruauté, leur Terre est, pas la nôtre. Serions-nous sur une Terre virtuelle, cet ailleurs effondrant la vie, cet entre la vie et la mort, condamnée par les guerres ? Celle réelle se réservant pour une humanité ancrée en l’amour. Les prédateurs en voleurs de vies, façonnent leur monde, la matrice, le pouvoir, la politique qui tient ce bas monde, pendant que le bleu lumineux éclaire une Terre heureuse et libre, ailleurs. Près de ces rivières charmantes, deux mondes en un, ce tout, cet impossible. L’amour ne porte pas de souffrances, il serait mort. Il est libre et survit aux orages de haine incarnant le cœur des hommes cruels. Mais, donc, ils possèdent en eux ce soleil qu’ils éteignent. La souffrance qu’ils infligent enferme leur âme jusqu’ au dernier jour, mais quel était-il ? À l’éternité, l’amour disparu, n’est plus. La justice en dehors du monde est sans appel.

En ce bas monde, la justice n’existe pas et le pouvoir y a construit ces tribunaux traumatisant chaque jour plus, l’innocence. La Liberté combattue, il ne sera pas de fidélité à la vie de la part de notre civilisation. On compte le temps de l’effondrement. Nous le vivons, il est là et le monde s’en va. L’illusion s’impose, tout perd sens, l’humanité ne veut pas vivre et poursuit sa destruction, aux prix, ces valeurs inventées, l’argent.

Il compte plus que tout dans cet absurde tuant la vie. Si notre monde était réellement vivant, l’humain ne serait à détruire, tuer, sans conscience, sans larme. Il n’aurait pas inventé de faux Dieux et royaumes, armées toutes puissantes, car il serait né par la vie, s’alimentant d’elle, et béni par son amour. Mais, l’homme tue sans relâche, et la liberté est morte. C’est elle qu’il a tué en premier. En France, un être humain est un numéro de matricule servant la machine gouvernementale, nos sociétés sont cette folie destructrice. L’être humain est un numéro fiscal, un matricule, la mathématique dominante pour unique langage. Il n’y a de révolution et chacun accepte d’être enregistré dans la machine, d’être un numéro qui restera jusqu’à la fin du système. La liberté serait-elle après notre mort ? La vois-tu, la ressens-tu couler dans tes veines ?  Elle s’exprime en un élan, la révolution.

Les gouvernements tombés, et laisser ce château de cartes aux ronces qu’il a fait pousser pour retenir prisonnière la liberté. Abandonner les palais à leur ruine. Des luxes des parquets, l’arbre y tiendra ses racines envahissant les lieux et à notre mémoire, on n’oubliera pas qu’ils ont causé notre perte, le déséquilibre, ce bouleversement et le soleil se faisant notre ennemi, la lumière accablant les jours, la chaleur appauvrissant les récoltes, l’or véritable nous imposant la force de ses rayons.

Les riches effondrant tout, l’esclavage restant la source de l’économie. La démocratie n’existe pas, le suffrage universel est un mensonge. Il crée la virtualité de la liberté, mais elle n’est pas. La Rome antique n’a pas pris fin, elle se poursuit sous d’autres apparences. César tue et est tué par sa propre image. Les politiques imitent César, sont dans la haine et la trahison. Il n’y a pas d’amis en politique. C’est un monde sans amour, clos et virtuel, et les peuples s’y enferment.

La nature abîmée, blessée, et jamais le peuple n’a le courage d’arrêter la machine. La justice perdue dans des tribunaux au pouvoir désastreux, ayant pour mémoire, le droit de vie et de mort, la France a déjà signé : trop tard. La corruption continue d’y régner, les cupidités, arrivistes politiques de tous partis, et la machine vivante par ses mensonges, le capitalisme vert.

Revenir au salon, couvrir la fenêtre d’un rideau, la pièce vide, la musique y jaillissait emplie d’espérance, elle tournoyait à vive allure. Les siècle sont passés, et les cordes du piano vibrent, l’humanité habitant son bois, et la main de l’homme s’agrippe à sa roche, gravit son sommet, de la musique en sonate, il tente d’unir sa création à la Terre, à l’univers, de se faire ce trait de lumière , cette énergie d’aimer, de cueillir la fin des souffrances, la dernière rose posée dans un vase, le dernier oiseau en cage, le dernier homme aux chaînes, à l’esclavage de la vie emprisonnée dans les roues du moulin tournant sans fin, à la folie des rouages, et s’échappant en fin, rejoindre le cours d’eau. Notre humanité libérée, renversant les États, brisant les frontières, rendant à la Terre sa liberté. Des cancers, vaincre la trame, l’industrialisation en malédiction des armes que l’homme fabrique conjuguant le verbe tuer. Aux canons blessant les corps, mettre fin aux bombardements, juger le capitalisme, ce soviétisme en système néfaste aux ombres de la pauvreté, de la faim, les enfants mourant, les mères pleurant, les hommes aux combats, la guerre. Le terrifiant, et l’amour relève la vie. L’or sacré à la lumière.

photo/@liberterradaily

La sérénité de mots écrivant de manière appliquée les mots, je reprends le trait de la partition, l’encre en plein et délié, ne s’achève le dessin, de la toile aux sons vibrent l’invisible âme puisant à la mémoire l’imagination, se secret en mystère, des vies à la vie, les roses s’épanouissent de celle éclose à celle aux pétales s’envolant. Ces ailes d’anges venant embrasser la Terre de leurs prières au sourire portant la force des souffrances vécues, elle vit, la vie. L’or sacré à la lumière.

Je ne sais pas si demain, je pourrais encore écrire tous ses mots. Je ne sais pas si à la clarté, je pourrais encore rêver de vie, elle, si belle, elle, qui s’échappe des drames, des chagrins et revient, la peine.

Fédora Hélène 

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