Conférence sur la non-prolifération des armes nucléaires à quelques jours de l’anniversaire d’Hiroshima – Une urgence : anéantir l’armement nucléaire

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Au bout du chemin, le choc de la guerre nucléaire – Une urgence : faire le choix de la vie !

La dixième Conférence des parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires s’ouvre ce 1er août après une absence de plus de deux années de pandémie de Covid-19, et après que la Conférence a dû être reportée à quatre reprises. Le travail a malgré tout continué pour œuvrer contre la prolifération des armes nucléaires.

Une Conférence qui s’ouvre sur un monde qui a révélé par le déclenchement de la pandémie, ses failles et qui aujourd’hui voit la guerre en Europe resurgir de l’Histoire. Les rapports de force entre puissances viennent à leur extrême quand les armes nucléaires se posent sur la table des négociations, quand Vladimir Poutine souligne la puissance de l’armement nucléaire de la Fédération de Russie.

Une Conférence délicate quand les Traités de paix tombent, que la Russie attaque l’Ukraine, alors que la même année, la déclaration P5 adoptée le 15 septembre 2016 sur le traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), ouvert à la signature le 24 septembre 1996, et interdisant toute explosion nucléaire, a réalisé le 3 janvier 2022, une Déclaration publiée par la France, les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et la Russie. (Voir article LiberTerra) « pour prévenir la guerre nucléaire et éviter les courses aux armements ». Le Chef de l’ONU, avait alors salué cette initiative, attendant toutefois des actes concrets.

Quels sont les actes concrets pour le désarmement ? La France par la volonté d’Emmanuel Macron envisage pour 2022, la réalisation de 30 milliards d’euros d’exportations d’armes, notamment par le contrat Rafale aux Emirats arabes. Une hausse des ventes d’armes que révèle un rapport de l’Institut international indépendant (SIPRI) lors de Stockholm 14 mars 2022.  La France a réalisé 11 % des exportations mondiales d’armes en 2017-2021, ce qui la place troisième exportateur d’armes, devant la Chine et l’Allemagne. De plus, la France a augmenté ses exportations d’armes de 59 % entre 2012-2016 et 2017-2021.  Quant à l’Europe, elle enregistre la plus importante croissance des importations d’armes, soit une hausse de 19 % en 2017-2021 par rapport aux exportations de 2012-2016.

La paix toujours plus menacée sera l’argument de « bonne conscience » avancé dans l’opacité du domaine de l’armement pour engager une augmentation de la production d’armes. Une thèse politique qui soutient l’idée de la nécessité d’une armée forte pour protéger les territoires, une politique qui s’est aussi engagée pour l’armée de l’espace, donnant une dimension toujours plus dangereuse aux armes nucléaires. La dimension nucléaire ne cesse de croître, quand il est le souhait d’anéantir les armes nucléaires, de sortir des politiques d’armement, de la production d’armes nucléaires. 

Sans oublier, la problématique de la robotique entrant en jeu dans le domaine militaire, entre autres, et changeant les paramètres de surveillance des frontières, de l’espace civil devenant de plus en plus militarisé, et de l’emploi de la robotique sur le terrain de la guerre et dans les zones urbaines.

La menace nucléaire présente, notre humanité affronte pour la première ce moment rare où tous les éléments s’alignent dans un mouvement entraîné par un bouleversement planétaire. La crise climatique, la crise alimentaire, de l’eau douce et la guerre en Europe qui est ce lien avec d’autres conflits majeurs touchant le Sahel, le Moyen-Orient et l’Asie, notamment.

Tout ce que nous avions envisagé pour notre avenir devient cette criante incertitude et inquiétude. Des politiques d’armement, des politiques économiques et de l’énergie ont depuis des décennies influencées un mouvement dangereux.  Un mental politique destructeur met notre monde entre les murs de décisions politiques arbitraires. C’est la venue de MBS à Paris, et chaleureusement reçu par Emmanuel Macron, quand deux ONG, Democraty for the Arab World Now (DAWN) et l’association Trial International ont annoncé porter plainte contre Mohammed ben Salmane pour « complicité de torture » et « disparition forcée », par rapport à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.

Joe Biden a lui aussi salué le dirigeant saoudien en juillet 2022, oubliant qu’il le qualifiait de « paria », quelques années auparavant. Un contexte international très instable, où l’apparence, les discours et la réalité se révèlent profondément séparés, et sans que les populations puissent participer aux choix essentiels qui marqueront nos sociétés, qui auront un impact dans la vie de millions de citoyennes et citoyens.

Ces événements font apparaître également la puissance des lobbies de l’énergie, du monde industriel qui en dépend, et la puissance de quelques milliardaires, vendeurs d’armes. Cela marque les fortes inégalités, et le fait que notre monde est entre les mains de quelques-uns, que tout peut rapidement basculer et ce sont les populations qui en subiront en premier les conséquences. Ceux qui influencent les décisions politiques par leur proximité avec les gouvernements, possèdent une protection face aux évènements, ils ne sont pas touchés par les crises humanitaires, ne prennent pas conscience qu’ils partagent la maison que nous tous, la Terre. Ils ne voient pas l’urgence d’agir pour la paix, et ils continuent à comprendre la production d’armement en rapport de force comme une garantie pour le maintien de la paix.

La paix a besoin d’union, de fraternité, de vivre par notre lien commun, notre humanité. La paix, c’est prendre soin des uns et des autres, de notre environnement, et non de risquer un anéantissement par la guerre, par le mental destructeur qui conçoit l’armement nucléaire, cette conception de l’intelligence humaine en dominatrice, alors que le savoir ne doit servir que la paix, la protection de notre monde. Tirer des bénéfices en concevant les détresses et guerres comme des profits, augmentent l’enrichissement et le pouvoir du capitalisme, mais affaiblit gravement la paix qui demande aux dirigeants de concentrer leurs efforts pour le respect absolu des droits humains en osmose avec la nature.

Résoudre la crise mondiale d’eau douce ne se négocie pas avec le pouvoir de l’armement, mais avec celui de la paix. Prendre conscience que certains dirigeants perdent une énergie considérable pour faire la guerre en disant maintenir la paix. Cette guerre est celle de la faim, celle faite à la nature, et les milliards de dollars dépensés dans l’art de la guerre, sont absents pour créer une société nouvelle capable de donner pour que notre monde perdure.

Par ailleurs, établir un armement toujours plus puissant, c’est instaurer la séparation de notre humanité avec elle-même et faire subir de ce fait une crise humanitaire multidimensionnelle aux plus vulnérables.

La valeur de la vie se trouve confrontée à la valeur donnée à un système destructeur, qui par principe devrait être combattu et non considéré comme une Olympe d’où quelques Chefs d’État dirigent le monde.

Une Conférence pour réaliser l’espoir d’anéantir les armes

Le Président de la Conférence, Gustavo Zlauvinen, a déclaré lors de la réunion, « Des évènements apparemment peu probables peuvent se produire et se produisent avec des avertissements très rares en réalité, mais avec des conséquences catastrophiques pour le monde entier, et c’est la même chose pour les armes nucléaires ».

Nous pouvons ressentir l’inquiétude, l’arrivée d’un choc majeur qui va bouleverser nos sociétés, notre quotidien. La crise climatique provoque ce continuel qui entraîne tous les évènements se déroulant vers cette identité des moments catastrophiques pour notre humanité, mais aussi pour la nature.

Nous sommes arrivés à ce moment, où la maîtrise des éléments nous échappe, alors que les politiques pensent gouverner avec la connaissance algorithmique du futur par la virtualité des calculs, de l’IA. Mais dans un monde instable, où les catastrophes naturelles s’aggravent, où les tempêtes augmentent leur puissance, où les sécheresses s’imposent d’année en année, comme les périodes de canicules deviennent la normalité et non plus l’exception, les calculs politiques, aidés par la science, ne peuvent se baser que sur d’anciens paramètres ne pouvant avoir la connaissance d’une inconnue, une équation en évolution constante, et modifiant en permanence son système en expansion vers cette inconnue.  Aucune finalité ne peut être résolue. Nous ne savons pas l’ampleur des conséquences catastrophiques, et le rythme accéléré que le bouleversement entreprend ; ce qui rend la situation encore plus dangereuse.

La course à l’armement, la continuité de l’armement nucléaire devient alors un danger permanent, où tout peut basculer très rapidement. « La menace que représente les armes nucléaires n’a en rien diminué depuis leur première utilisation en 1945 » a souligné Gustavo Zlauvinen. Ajoutant que la Conférence souligne « la responsabilité historique qui repose aujourd’hui sur les épaules de tous les États Parties » pour parvenir au désarmement nucléaire et au désarmement général et complet.

La paix sera maintenue par le désarmement et non par la croissance de l’armement. Les armes sont un danger pour tous, un risque permanent et ne peuvent être conçues comme étant une protection, et force de paix.

« Un sentiment de communauté, d’objectifs partagés » doit être le lien entre tous, et entre ceux présents lors de la Conférence, a précisé le Président désigné, et non le lien de la guerre.

Avancer est « crucial » souligne-t-il, avancer ensemble dans le respect, le courage politique, un engagement sincère, authentique pour la paix en renforçant les objectifs pour anéantir les armes nucléaires.

Le Chef de l’ONU rappelle lors de la Conférence que les événements actuels ne sont pas séparés les uns des autres, mais forment un évènement unique. Une économie destructrice, suicidaire provoque et aggrave une révolution planétaire. Nous ne pouvons cesser de le répéter, et il sera de le dire autant de fois qu’il sera nécessaire, que chaque seconde pour la paix compte. Le déséquilibre aggravé par les violences politiques, les graves inégalités coupant notre humanité d’une partie d’elle-même en créant l’extrême pauvreté, ceux oubliés et ceux se proclamant les puissants et bafouant la démocratie, les droits humains – précipite toujours plus notre monde dans le chaos.

« Crise climatique, inégalités criantes, conflits et violations des droits humains, ravages personnels et économiques causés par la pandémie de Covid-19, jamais de notre vivant notre monde ne s’était trouvé soumis à de telles pressions. » a déclaré Antonio Guterres, Chef de l’ONU.

Dans un contexte mondial soumis à de fortes pressions, Antonio Guterres se rendra prochainement à Hiroshima pour l’anniversaire « du premier bombardement nucléaire dans l’histoire de l’humanité », a-t-il annoncé en précisant que « la non-prolifération sera un point clé » des visites qu’il va effectuer dans quelques jours.

« Le monde est parvenu à éviter l’erreur suicidaire de la guerre nucléaire, mais avec le passage des années, les fruits de l’espoir se sont étiolés. L’humanité risque d’oublier les leçons forgées dans l’horreur des flammes d’Hiroshima et de Nagasaki » a alerté le Chef de l’ONU, exprimant que « les tensions géopolitiques atteignent de nouveaux sommets, la compétition l’emporte sur la coopération et la collaboration ». Puis, il a souligné qu’ « au dialogue s’est substitué la méfiance, la désunion a remplacé le désarmement ».

« Les États recherchent une fausse sécurité en se constituant des stocks et en dépensant des centaines de milliards de dollars dans des armes apocalyptiques qui n’ont aucune place sur notre planète », a affirmé le Chef de l’ONU.

Plus de 13 000 armes nucléaires sont actuellement à travers le monde entier, selon l’ONU. Aujourd’hui, il est le risque de la multiplication de l’armement nucléaire, comme il est la prolifération de l’armement nucléaire autonome. Une augmentation de l’armement, au moment où, « Les crises aux accents nucléaires s’enveniment du Moyen-Orient à la péninsule coréenne, en passant par l’Ukraine envahie par la Russie, sans oublier une myriade d’autres facteurs de par le monde », a alerté Antonio Guterres.

« Un simple malentendu, une simple erreur de calcul, voilà aujourd’hui tout ce qui sépare l’humanité de l’anéantissement nucléaire. » Antonio Guterres.

La Conférence sur la non-prolifération des armes nucléaires est d’une importance majeure, et elle doit aboutir au renforcement du TNP, mais elle doit aussi atteindre l’objectif de la réconciliation de nos communautés fraternelles et mettre fin aux divisions.

Les programmes économiques auront une importance capitale, et ceux qui continueront à faire progresser les profits, la compétitivité, les systèmes d’égo,  l’effacement des droits humains pour le bénéfice d’un enrichissement, de favoriser le pouvoir des injustices pour satisfaire quelques lobbies, milliardaires, mettront notre monde en péril, porteront une grave responsabilité.

 Le Chef de l’ONU conçoit cinq objectifs pour lutter contre la menace nucléaire, dont l’interdiction de l’usage de l’arme nucléaire, « un engagement de tous les instants », a-t-il précisé.  Il est également de renforcer le dialogue et la transparence, quand le monde de l’armement est opaque, alors que les armes nucléaires menacent notre humanité.

« Il ne peut y avoir de paix sans confiance et sans respect mutuel », a-t-il signifié. C’est par la confiance que les Chefs d’État doivent agir ensemble pour le désarmement. Une confiance actuellement rompue.

« Éliminer les armes nucléaires », c’est l’objectif, a rappelé Antonio Guterres. Des armes « suspendues à un fil au-dessus de l’humanité ».

Une action doit être aussi pour garantir la paix, « Nous devons nous attaquer aux tensions qui couvent au Moyen-Orient et en Asie. La persistance des conflits conjuguée à la menace des armes nucléaires rapprochent ces régions de la catastrophe » alerte le Chef de l’ONU. Tisser de « nouveaux liens de confiance » dans ces régions. D’autre part, il est « de promouvoir l’usage pacifique du nucléaire, notamment à des fins médicales et autres pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable ». Le Chef de l’ONU ajoute que « utiliser à des fins pacifiques le nucléaire peut être bénéfique pour l’humanité ».

« Des négociations véritables et de bonne foi », doivent être entre les différents gouvernements, différentes régions du monde, a demandé le Chef de l’ONU. « La fragilité de l’avenir » a-t-il souligné, l’être humain est cette fragilité, celle qui fait sa capacité de fonder la paix, par sa compréhension de la fragilité du monde au cœur de sa force de vivre, exceptionnelle.

L’humain protecteur de la nature, des plus fragiles, c’est très certainement sa vocation et non celle de l’homme surveille l’homme par un mental de guerre, de posséder et de bâtir une fausse sécurité par l’armement. L’industrie de l’armement n’est pas un fleuron, mais une plaie, celle de l’injustice envers la nature, envers notre propre humanité, quand elle ne porte en réalité que la liberté par la vie qui lui est donnée. 

© Fédora Hélène

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