
Sans eau pas de vie possible – L’eau en souffrance sera le défi majeur du 21 ème siècle
La sécheresse, ce n’est pas seulement un été sur certains territoires, c’est un événement climatique planétaire, long et durable, qui met des vies en danger, qui génère des famines, des déplacements forcés de populations en détresse, qui touche lourdement les écosystèmes, provoque des catastrophes naturelles en chaîne, comme de fortes tempêtes, des inondations, de violents incendies.
Les « pierres de la faim » datant du 15 ème siècle ont refait surface dans le Rhin et l’Elbe, en République Tchèque. « Si vous me voyez, alors pleurez ». Une pierre sculptée dans la roche en 1616.
Des empreintes d’un dinosaure datant de 113 millions d’années apparaissent au Texas, identifié comme étant un acrocanthosaure.
Des villes disparues marquent leur empreinte sur la terre asséchée en France en Côte d’or, la ville fortifiée de Vix, datant de 500 ans avant JC.
L’eau de pluie n’est plus potable sur toute la surface de la planète
L’eau, élément vivant, tient l’équilibre de toute la planète. Un signal extrême est envoyé à l’humanité par la crise de l’eau douce, de l’eau potable. La pluie en larmes, à l’eau contaminée par les activités industrielles, les millions de kilomètres de goudron recouvrant des territoires, étouffant la terre, comme le plastique risque de devenir la future population dominante de l’océan. Le vide remplaçant la vie, le silence s’imposant, ce deuil de la nature apparaissant chaque jour plus douloureux. L’eau de pluie n’est plus potable sur Terre.
C’est une étude suédoise de l’Université de Stockholm réalisée par un équipe de scientifiques, publiée dans la revue Environmental Science and Technology, qui alerte. L’eau en Antarticque et au sommet de l’Himalaya , analysée depuis 2010, étudiée par des données précises , n’est plus pure. « Il n’y a nulle part sur Terre où l’eau de pluie serait propre à la consommation » a déclaré à l’AFP Ian Cousins, professeur de l’Université de Stockholm et dirigeant l’étude. « Même en Antarctique ou sur le plateau tibétain, les niveaux présents dans l’eau de pluie sont au-dessus des recommendations proposées par l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis« , (EPA).
Les niveaux de PFAS (per et polyfuoroalkylées) sont « 14 fois supérieurs » aux recommendations pour que l’eau soit potable. Les produits chimiques qui s’imposent dans notre quotidien, comme par exemple : nos produits d’hygiène, le maquillage, les emballages, sont dans notre environnement proche, l’air que nous respirons, dans l’eau, dans notre corps, dans la terre, sans pouvoir être éliminés. Ils sont appelés « les produits chimiques éternels ».
Les risques pour la santé sont majeurs. Ces substances chimiques présentes dans notre corps peuvent avoir des conséquences sur la fertilité, le développement du foetus et peuvent provoquer des cancers, tels que le cancer du rein, de la prostate, des texticules, entre autres problémes de santé. C’est l’affaiblissement du corps humain, qui sera ensuite exposé à la chimie de médicaments, traitements.
Le temps ne sera pas une source d’apaisement, si nos systèmes suicidaires poursuivent leur course effrénée. L’avenir deviendra toujours plus menaçant, imposant un silence aux rêves, à la paix, à la liberté, comme la nature privée d’oiseaux, d’insectes, de vie animale et végétale se fait ce silence macabre. Un climat pesant, un ciel vide, un sentiment lourd, des nuages de pollution, un vent caniculaire soufflant sans cesse, des champs brûlés, le sol à la terre en sable, s’effritant, s’envolant en poussière, la sécheresse s’impose en désespoir pour les populations vulnérables.
Le déni de populations aisées, pensant que le désastre est lointain. Les couleurs soulignant les lignes des terres en détresse, invisibles à leurs yeux, c’est en Somalie, à la Corne de l’Afrique, loin de métropoles luxueuses, des dividendes augmentées de quelques actionnaires. Les profits galopent, pendant que les plus fragiles doivent faire des sacrifices, dont au prix de leur vie.
Somalie – Victime de la sécheresse, elle risque de subir une crise alimentaire catastrophique

Somalie – Une détresse extrême
L’eau en détresse se sont les larmes des enfants souffrant de la soif et de la faim. Les larmes du ciel ne sont plus, la terre a fini sa peine, trop de chagrin, ce sont 7 millions de personnes menacées par la famine pour une population comptant près de 16 millions d’habitants et ayant un taux de pauvreté de 73 %. Ce sont 213 000 enfants dont la vie est en danger par la faim. « La famine hante désormais l’ensemble du pays », selon l’ONU.
Aucune chance pour des personnes ne pouvant fuir les zones d’extrême sécheresse
Cette alerte a été lancée par un père de famille auprès des équipes du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). « Les personnes laissées derrière n’ont aucune chance », ajoutant, « C’est juste une question de temps avant qu’ils meurent. Même ici, nous pourrions mourir parce que nous n’avons rien ». Ce n’est pas l’avenir, les projets qui sont le quotidien des plus vulnérables, mais comment survivre. Le verbe « mourir » habite les jours, lutter pour échapper à la mort, à la guerre de la faim, de l’eau, détruisant des vies sans le bruit de bombardements.
L’invisible catastrophe, le ciel au silence macabre, le poids lourd au cœur : depuis 2020, c’est un million de personnes déplacées par la sécheresse, la terre devenant un désert. Plus de 755 000 personnes déplacées en 2022, selon le HCR. Ce sont 2, 9 millions de personnes déplacées, selon ACTED.
Ce sont des personnes déplacées souffrant de chocs climatiques et de conflits armés qui fragilisent le pays, impactent le développement, et entraînent une pauvreté aiguë. La Somalie enregistre le plus fort taux mondial du chômage des jeunes, à 67 %. La pandémie de Covid-19 n’a que plus aggravé la situation, rendant toujours plus choquante l’augmentation de la fortune des plus riches à travers le monde, et celle constante des dividendes distribuées aux actionnaires. En pleine crise alimentaire mondiale, épisodes de sécheresse sévère, alors que l’apport de blé d’Ukraine ne pourra régler la famine en Somalie, les superprofits ne cessent leur course infernale.
Les récoltes impossibles – Des champs de culture perdus par le manque d’eau
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), souligne son inquiétude pour la Somalie « au bord d’une famine généralisée », comme dans certaines régions du Kenya et de l’Éthiopie. Un risque d’autant plus élevé pour les populations se situant dans des zones reculées. Les humanitaires sur le terrain orientent leurs efforts pour également les plus vulnérables vivant sur des territoires difficiles d’accès pour leur apporter une aide humanitaire.
Des camps d’hébergement accueillent des personnes déplacées à l’intérieur du pays. ACTED œuvre sur place, pour notamment la réhabilitation d’abris par une action Camp Coordination and Camp Management (CCCM), pour assurer aux personnes déplacées des abris sécurisés, dignes. Ce sont aussi des actions pour la pérennité de programmes d’infrastructures hydrauliques. L’eau potable est une urgence vitale. Des infrastructures doivent également permettre l’accès à l’hygiène par le programme WASH, réalisant des forages, des puits peu profonds et des latrines.
Un climat extrême – Une crise de l’eau majeure
Une crise de l’eau, de l’eau potable aux conséquences dévastatrices quand la sécheresse devient « la norme plutôt que l’exception », précise NRC. Ce sont quatre saisons de pluie consécutives qui n’ont pas permis de lutter contre la sécheresse. Les prévisions annoncent l’échec de la cinquième saison des pluies dans la Corne de l’Afrique.
Les régions du nord en Somalie en 2022 ont enregistré un taux de précipitation moyenne de 30 à 60 %, et dans les régions du centre et du sud, de 45 % à 75 %. Des taux insuffisants, la saison des pluies ayant pris fin prématurément au mois de mai.
Des enfants subissant la faim et la soif, une famine annoncée, quand en mars 2017, l’UNICEF a alerté sur la crise de la famine en Somalie, dans le nord-est du Nigéria, au Soudan du Sud, au Yémen et soulignait qu’il était près de 1, 4 million d’enfants en danger de mort imminente du fait d’une malnutrition aiguë.
2017 – quelque 22 millions d’enfants affamés, malades, déplacés par le fléau de guerres ou de la sécheresse. Quatre pays étaient menacés par la faim, et les pays voisins ont vu les taux de malnutrition augmenter. La famine ne connaît pas de frontières et inonde les territoires déstabilisés.
2010- 2012 – La famine ayant touché la Somalie a tué environ 260 000 personnes, dont 50 % étaient des enfants de moins de 5 ans, selon le rapport de l’ONU.
Dans le même temps était la problématique de la piraterie au large des côtes de la Somalie et en haute mer. Le Conseil de sécurité avait alors souligné mettre « L’accent sur le fait qu’il faut exploiter le potentiel de croissance économique et durable de la Somalie pour s’attaquer aux causes profondes de la piraterie, y compris à la pauvreté », et a examiné en avril 2011, la création de tribunaux spéciaux pour juger les pirates.
Une insécurité liée à une pauvreté aiguë, une crise climatique déjà présente, des conflits armés, la déclaration de la famine, à la complexité de la géopolitique, des influences et intérêts des différentes puissances internationales. Et en 2011, le Conseil de sécurité a informé d’une résolution établie à l’initiative de la Fédération de Russie et adoptée à l’unanimité de ses 15 membres, pour lutter contre la piraterie, comme il a été recommandé une cour spécialisée somalienne extraterritoriale, par le rapport établi par le Conseiller spécial du Secrétaire général pour les questions juridiques liées à la piraterie au large des côtes somaliennes, M. Jack Lang.
Depuis, les conflits armés n’ont pas cessé, les sécheresses sont persistantes, la pauvreté aiguë, et la famine menace de nouveau la Somalie. Ce sont des enfants qui ont grandi dans la pauvreté, la violence, au milieu des conflits armés et qui aujourd’hui, subissent toujours plus de souffrances. Un sans fin, le chômage des jeunes, n’ayant pour nombreux pu accéder aux droits à l’éducation, aux études supérieures.
2022 – La guerre en Ukraine, la division grave des puissances politiques, la séparation avec la Fédération de Russie, la méfiance pour dialogues entre la Chine et l’Occident, la dangerosité de la menace nucléaire sous fond de guerre, et les vies innocentes, des enfants, des femmes enceintes et allaitantes, des jeunes ont leur vie qui bascule dans un choc climatique franchissant le point de non-retour. Un bouleversement qui influence l’ensemble de nos systèmes ayant provoqué en une pyramide de dominos un effondrement qui se confirme et marque une accélération depuis la pandémie de Covid-19. Elle a été un révélateur de la violence du système économique suicidaire, des tensions majeures internationales. Les sacrifices sont faits par les plus pauvres, les plus vulnérables ayant leur vie se jouant aux tables des pouvoirs politiques, des dons de donateurs qui parfois par leurs dons ne rendent aux plus fragiles qu’une infime partie de ce que les superprofits ont gagné.
L’ONU a exprimé que l’armement nucléaire était une fausse sécurité. La preuve est là : la crise mondiale de l’eau ne s’arrêtera par la force des armes, la puissance financière et politique de l’industrie de l’armement.
L’eau polluée, perdant sa pureté, son équilibre vital pour notre survie est irrémédiable. Le nucléaire n’est pas la solution, il sera certainement l’ambition de perfectionner cette énergie pour la rendre transportable sur une autre planète et permettre une indépendance énergétique future dans l’espace, selon les divers programmes de stations habitées.
Nous ne verrons peut-être pas ce futur, même si 2022 et 2023, seront toujours les années de déni, de la puissance industrielle en phare, produire toujours plus, dans un capitalisme fou, destructeur, où chacun devient le pion, tout sans aucun sens, aucune finalité, quand des enfants perdent la vie en ayant faim et soif. Quand ce sont les profiteurs de guerre et de détresse qui continuent inlassablement et que tout le système économique ne cesse de servir. Quand il est le capitalisme vert profitant de la crise climatique pour engendrer des profits, vendre du vent, de fausses promesses, comme mettre le nucléaire en solution première, quand la Terre est assoiffée.
Fédora Hélène

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