
Un appel urgent pour donner vie à l’espoir quand le monde est menacé par des crises sans précédent au coeur de la guerre
La Journée mondiale de l’alimentation 2022 s’est ouverte vendredi 14 octobre au cœur de la complexité de crises majeures qui éprouvent notre monde. Un bouleversement sans précédent car il inclut la révolution climatique qui s’opère et qui a été provoquée par les activées humaines s’organisant autour de profits, de compétitivités, de systèmes néfastes d’enrichissement d’une minorité qui gagnent en usant les ressources humaines et les ressources naturelles.
Une souffrance commune à la Terre et à notre humanité est la résultante de décennies de politiques économiques qui se sont séparées des efforts entrepris par les associations humanitaires, organismes onusiens pour bâtir une société plus juste, équitable et réduire les discriminations pour une fin : anéantir la pauvreté.
Pas de pauvreté – l’objectif premier de développement durable est vital, car la pauvreté est la première violence, est un système destructeur qui divise profondément notre humanité entre ceux qui peuvent manger à leur faim et ceux qui sont privés de ce droit essentiel.
Notre économie a fixé un prix sur les produits alimentaires, a inventé la valeur de produits alimentaires plus luxueux que d’autres, nos sociétés se sont appropriées un bien appartenant à la Terre et qui est en réalité pour tous, y compris pour le monde animal, végétal, et qui est issu de la générosité de la Terre.
La nourriture appartient à tout être vivant et l’agriculture est l’intelligence de protéger ce bien précieux et de le partager entre tous. Le fondement de l’économie est l’abondance de l’imagination pour organiser des systèmes où celui qui sème, celui qui récolte donne à celui qui produit une autre chose pour le bien commun, au service de tous, de la communauté. C’est un principe vital sans lequel notre humanité ne peut perdurer.
Un système marchand a inventé la notion de commerce, de donner un pouvoir économique inventé, dont l’argent est le symbole, pour être l’échange entre les êtres humains. Et a alors instauré le système de l’esclavage, de l’ordre social par rapport à une valeur d’enrichissement, de domination par les richesses acquises en réalité par un travail commun. Et en premier par le travail des pauvres soumis à l’obligation de payer la nourriture, alors qu’ils sont ceux travaillant la Terre, qu’ils sont aussi les petits agriculteurs et éleveurs.
Être ensemble est la valeur première et la crise alimentaire mondiale, la crise de l’eau douce et de l’eau potable sont les conséquences de nos systèmes économiques qui en concevant un enrichissement virtuel, qui n’existe que dans l’idée de pouvoir, ont opprimé la liberté, ont réalisé un déséquilibre planétaire climatique et l’humain étant uni à sa Terre, il en ressent les désastres, et subit lui aussi le mouvement destructeur par les conflits armés, la peur d’une guerre mondiale et nucléaire.
Nous sommes au bord du précipice par manque d’amour, car dans l’équation des systèmes politiques et économiques a été exclue cette liberté qui est notre colonne vertébrale, aimer.
Cette année 2022 s’ouvre la Journée mondiale de l’alimentation sur le thème « Ne laisser personne de côté ».

« Ne laisser personne de côté »
La cérémonie de la Journée mondiale de l’alimentation a eu lieu au siège des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome, durant laquelle a pu être partagé les messages spéciaux du Pape François, du Chef de l’ONU, Antonio Guterres, du Président d’Italie, Sergio Mattarella.
Ne laisser personne de côté, c’est être ensemble à réaliser l’espoir de l’universalité de la paix, qui est la voix de l’anéantissement de la pauvreté, et qui est celle portant la liberté de vivre pour tous par cette valeur d’être respecté et aimé.
Un espoir que nous pouvons penser être devancé par le désespoir quand 828 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde en 2021, selon le dernier rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Une augmentation d’environ 46 millions de personnes supplémentaires basculant dans l’extrême pauvreté par rapport à 2020 et 150 millions depuis le début de la pandémie de Covid-19, selon une rapport de l’ONU.

Des vies, des enfants et des femmes au front de la pauvreté – 31,9 % des femmes dans le monde subissent une insécurité alimentaire modérée à grave, contre 27,6 % des hommes. Ce sont des femmes enceintes, des femmes allaitantes qui n’ont pas accès à une alimentation suffisante et saine, ni à l’eau potable de manière normale.
Des enfants – une estimation évalue à 45 millions le nombre d’enfants de moins de 5 ans souffrant d’émaciation, qui est la forme la plus mortelle de malnutrition, ce qui multiplie le risque de décès des enfants par 12.
Le rapport publié par le FAO en juillet 2022 est édifiant et place le désespoir au centre en alerte pour que la conscience des décideurs politiques, des financiers, des oligarques de ce monde des pouvoirs, de chacun d’entre nous, soit l’éveil qui nous permet de changer profondément nos sociétés pour leur donner ce souffle d’amour, de partage qui manque dramatiquement.
2021 – environ 2,3 milliards de personnes dans le monde, soit 29,3 % de la population mondiale, sont en situation d’insécurité alimentaire modérée à sévère, soit 350 millions de plus qu’avant la pandémie.
Des chiffres toujours plus accablants, près de 924 millions de personnes ont été confrontées à l’insécurité alimentaire grave, soit une augmentation de 207 millions en deux ans.
En 2020 – Il a été estimé que près de 3,1 milliards de personnes n’avaient pas les moyens financiers pour s’offrir une alimentation saine, soit la moitié de l’humanité.
Un avenir qui par le bouleversement climatique, la guerre en Ukraine, la menace de guerre nucléaire en chantage par la Fédération de Russie, l’aggravation des crises mondiales des ressources naturelles, pourraient toujours plus s’éloigner de la paix et de la liberté, et alors tracer la route de l’extrême pauvreté.
Dans un contexte normal, avec une reprise de l’activité économique mondiale, il pourrait être en 2030, 670 millions de personnes, soit 8 % de la population mondiale qui subiront encore la faim. L’objectif zéro pauvreté s’éloigne de nous.
Si , nous reprenons les propos du Président français, Emmanuel Macron, lors de l’émission L’Évènement sur France 2, « Nous avons un cap : être une grande Nation, indépendante, dans une Europe plus forte, une Nation qui réussira la neutralité carbone, en créant plus d’emplois et en finançant la justice sociale », nous voyons bien que nous sommes dans l’incohérence, car le principe des superprofits, des profiteurs de détresse, de celle également de la nature, ne peuvent permettre l’abondance signifiant la générosité et la justice sociale coulant de source puisqu’il serait l’égalité dans une société des futurs possibles pour notre survie.
La chute de l’énergie que nous vivons actuellement, les fausses promesses du tout nucléaire, la prospérité par les systèmes anciens qui ont tant détruit, ça ne fonctionne pas et nous en payons le prix aujourd’hui par ce « trop tard » qui s’annonce.
La richesse éternelle pour les plus riches est cette conception d’une Olympe aussi dangereuse qu’inexistante. Le système économique actuel est fondé par l’effondrement et celui-ci est son aboutissement, car il prend à la vie son énergie, son harmonie, son équilibre, sa liberté.
Le désespoir, le mal être que nous pouvons ressentir, l’inquiétude, c’est aussi le témoignage de notre Terre, celui qu’elle nous livre et que notre humanité verbalise, transmet par une émotion, par des faits qui se font la réalité : la famine, la sécheresse, les conflits, les maladies. Nous ne changerons pas de cap en faisant perdurer les mécanismes qui détruisent.
L’humain au coeur de nos sociétés – Prendre conscience du précieux de la vie, de centaines de millions d’enfants qui ont besoin d’être respectés, d’être aimés par nos pays, par les Nations, par une humanité sans frontières.

Messages de paix pour agir en urgence
Les messages apportés lors de la cérémonie invitent à ouvrir notre monde à une solidarité extraordinaire et internationale entre les pays, entre les différentes communautés, et en mettant en son cœur le respect des femmes et des enfants qui à travers le monde souffrent le plus par la négation de leurs droits humains, par la violence, l’indifférence, la cruauté des systèmes qui s’abattent en premier sur ceux. Les femmes et les enfants qui depuis des siècles ont été infériorisés par un pouvoir de possession, de domination. C’est l’affaiblissement de plus de la moitié de notre humanité, par la séparation en deux de notre humanité.
Le chaos était alors inévitable, et aujourd’hui, il s’agit d’être l’espoir réalisé, la réconciliation, et vivre l’immensité de la liberté, de la possibilité de ses ressources qui nous permettront de lutter efficacement, en cohérence par notre propre harmonie, et de rétablir un équilibre.
L’amour que l’on porte en soi n’a pas de prix, et il est visible par la paix, par le sourire des enfants pouvant jouer sans risquer d’être blessés ou tués par des missiles, des bombardements, des hommes se déchirant entre eux.
Une cérémonie délivrant un message de paix, au-delà d’un seul point, mais pour toute notre humanité à chacune de ses respirations qui rend sa vie possible.
Le message du Chef de l’ONU, nous le dit, « Ensemble, nous devons passer du désespoir à l’espoir et à l’action. Lors de la Journée mondiale de l’alimentation, je vous invite à prendre part au changement ».
La solidarité au cœur est essentielle, « Face à la crise alimentaire mondiale qui se profile, nous devons mettre à profit la force de la solidarité et de l’élan collectif pour bâtir un avenir meilleur, dans lequel chacun aura accès régulier à une nourriture de bonne qualité et en quantité suffisante », a déclaré Qu Dongyu, Directeur de la FAO, lors de la cérémonie.
À ce propos, en France est une augmentation permanente des produits alimentaires et de plus en plus de familles, de personnes âgées, de personnes vulnérables, de jeunes ne peuvent s’alimenter sainement, manger à leur faim. Emmanuel Macron se doit de faire appel à la solidarité, se doit d’établir une économie de partage, d’établir la gratuité des besoins humains fondamentaux, car c’est cela être une grande Nation, demain.
Ce sont plus de 9 millions de personnes pauvres en France en 2021, ce sont des personnes supplémentaires qui basculent dans la pauvreté, ce sont des mères isolées en détresse.
Il est une souffrance et cela ne peut constituer un pays en paix quand les fortes inégalités sont frappantes, que les plus riches continuent dans l’abondance, que les actionnaires remettent en cause la réalisation des messages vertueux portés lors de la cérémonie du vendredi 14 octobre.
La faim est présente sur tous les continents, y compris en Europe. Et, l’Ukraine subit une crise humanitaire par la guerre sur son territoire, par l’instabilité étant depuis le conflit donnant la fragilité d’un accord de paix en 2014.
Il y a aussi l’Afghanistan, le Sahel, le Pakistan touchés par de graves crises humanitaires.
La paix fragilisée entraîne des conséquences dramatiques pour les plus vulnérables, pour des pays, des régions et le risque de violences y grandit chaque jour. Ainsi, chaque seconde compte pour la paix.
Le Pape François a adressé son message à Qu Dongyu en exprimant qu’être ensemble, agir ensemble, être attentif aux besoins de chacun est la base fondamentale pour réussir l’espoir.
Message de paix : L’espoir par la force d’être ensemble solidaire, de marcher ensemble, est vital dans un monde en guerre
« Nous vivons dans un contexte de guerre, que l’on pourrait appeler une troisième guerre mondiale. Le monde est en guerre, et cela devrait nous faire réfléchir » a exprimé le Pape François en vue de la Journée mondiale de l’alimentation.

Le Saint-Père appelle à la solidarité en ce temps marquant notre humanité se trouvant seule face à elle-même, et la guerre mondiale est celle de notre humanité contre elle-même. Il faut donc que nous soyons les uns pour les autres, soutenir les plus fragiles. Recevoir la fraternité. L’Homme reçoit, et nous donnons que ce que nous recevons de la Terre : la nourriture, l’eau, l’air, la lumière et ce temps du repos.
Ce temps du repos, il est nécessaire de prendre ce temps et de ralentir les activités humaines. Certains gouvernements font le contraire pour une croissance économique, pour des profits, c’est suicidaire.
Nous ne sommes pas des chiffres, des statistiques, mais des êtres humains. Des pays attribuent des numéros administratifs à chacun d’entre nous, et la valeur de l’humain se perd. Nous ne sommes ni un numéro, ni des pions, ni un pourcentage, nous sommes vivants.
Le Pape François a dit à travers son message lu, que les personnes, « ne sont pas de simples nombres, ni des données, ni une suite de statistiques sans fin ».
Une crise qui s’amplifie, le nombre va augmenter, le chiffre des milliards de gains pour les plus riches, plus nous irons vers ce sommet, plus la chute sera de cette hauteur. La virtualité du chiffre a une réalité : des êtres humains mis en état de pauvreté. Nos systèmes sont cruels, ils mènent à la guerre.
L’amplification des crises dans l’avenir
« Ma plus vive inquiétude concerne ce qui se prépare, à savoir une crise des disponibilités alimentaires, cet l’onde de choc des conflits et du changement climatique risque de saboter la production vivrière mondiale dans les mois à venir. Le monde doit ouvrir les yeux sur cette crise alimentaire mondiale sans précédent et prendre des mesures immédiates pour empêcher qu’elle n’échappe à tout contrôle » a déclaré David Beasley, Directeur du Programme alimentaire mondial (PAM).
Il est important pour la France que le Président Emmanuel Macron soit conscient et prenne d’urgence les mesures pour permettre à chacun de s’alimenter correctement et garantir la paix et la sécurité par le respect des droits humains fondamentaux. Il n’est plus de faire des discours dissonants, mais d’agir en conscience et solidarité.
Il est également pour lutter contre la crise alimentaire de donner les moyens aux petits agriculteurs qui œuvrent pour nourrir leur communauté, pour permettre aux marchés locaux d’exister et d’apporter une alimentation de proximité, ce qui est dans des pays d’Afrique et d’Asie fortement touchés, vital.
Alvaro Lario, Président du Fonds International de développement agricole (FIDA) a souligné « Cette année, plus que jamais, la Journée mondiale de l’alimentation doit être un appel à intensifier l’action menée pour aider les petits agriculteurs des zones rurales, qui, essuyant crise après crise, approvisionnement en aliments leur communauté et leur pays, en dépit des inégalités, de la vulnérabilité et de la pauvreté ».
Nous sommes à « un moment difficile pour la sécurité alimentaire mondiale » et les parties prenantes appellent à la solidarité, à la mobilisation, à agir ensemble, maintenant pour que soit l’espoir et non le désespoir, l’immobilisme, le déni. Agir est une urgence, l’hiver 2023 risque d’être celui de graves pénuries alimentaires, comme d’énergie et en premier pour les personnes pauvres.

L’amour en actes concrets pour force de vivre, chemin de paix
Le Pape François invite à un langage d’amour entre les uns et les autres, « la catégorie de l’amour dans le langage de la coopération internationale, pour revêtir les relations internationales d’humanité et de solidarité, en poursuivant le bien commun ». Ajoutant, « Nous sommes appelés à recentrer notre regard sur l’essentiel, sur ce qui nous a été donné gratuitement, en concentrant notre travail sur le soin des autres et de la création ».
La fraternité, la solidarité doivent être le terreau nourrissant la politique et non la violence, le principe de l’homme surveillant l’homme par la répression, la perte de liberté, l’oppression, un harcèlement de la population par la multiplication de contrôles, s’inscrivant dans les manipulations politiques, propagandes, système culturel de la perversion.
Nous avons besoin de liberté, d’une éducation ouverte à tous pour progresser, effacer les inégalités. Nous avons besoin d’universités garantes de la liberté, de l’égalité et non imposant des normes servant des profits.
La fraternité doit inspirer nos choix, fonder nos institutions.
Les « Héros de l’alimentation »

L’évènement de cette Journée a été également de remercier les personnes qui s’engagent, qui par leurs actes font progresser et changer les choses, et les Héros de l’alimentation de la FAO ont été honorés. C’est le Prix de la FAO qui a été décerné à l’association forestière communautaire de Kirisia au Kenya pour la restauration réussie de la forêt de Kirisia.


Thomas Pesquet, astronaute de l’Agence spatiale européenne et Ambassadeur de bonne volonté de la FAO, et Darine El Khatib, professionnelle libanaise des médias et Ambassadrice de bonne volonté de la FAO pour la région Proche-Orient et Afrique du Nord, ainsi que le chef cuisinier Joan Roca ont été présents pour le déroulement d’un évènement pour les jeunes.
Une jeunesse qui est le merveilleux espoir – ce qui nous conduit à croire que rien des efforts faits, des actes, des dialogues où l’amour est invité et non la haine, où la paix est défendue, où les plus fragiles sont soutenus, où la violence envers les femmes et les enfants est anéantie, ne sera vain, mais sera la source abondante pour l’avenir de notre humanité, pour la progression harmonieuse en alliance avec notre Terre.
Fédora Hélène

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