
Coupures d’électricité – Que prévoit le gouvernement ?
Depuis plusieurs jours, une polémique politique s’élève autour des possibles coupures de courant en conséquence de la guerre en Ukraine, du conflit qui oppose la Fédération de Russie à l’Union européenne et aux États-Unis, ainsi que des facteurs multiples comme les programmes de maintenance des centrales nucléaires.
Il est également la puissance des lobbies de l’énergie, la valeur de la finance prioritaire à toute chose, comme la valeur concurentielle et internationale intervenant dans la crise des énergies formant avec un ensemble de crises mondiales en une guerre froide entre l’Occident, la Russie, la Chine. Les jeux de pouvoir et le Moyen-Orient, l’énergie est devenue une puissance qui ne se partage pas et qui entre dans une nouvelle ère nucléaire.
L’électricité en nouveau Dieu de la guerre par le nucléaire
La guerre de l’énergie qui fait rage en Ukraine, où la fédération de Russie est accusée de mener des frappes endommageant les infrastructures électriques et provoquant ainsi une paralysie du réseau électrique, entraînant des coupures de courant pour déstabiliser le fonctionnement économique de l’Ukraine, ses moyens de défense, et maintenir la population sous emprise.
Le froid s’installe en Ukraine et les coupures endommagent les moyens de chauffage, de cuisiner, d’accès à internet, à des moyens de communication et pouvoir s’informer.
Un pays plongé dans le noir, c’est ce que révèle des photos prises de villes en Ukraine. Les lumières, symboles des villes, de leur vie. La population doit pouvoir y vivre en paix et en sécurité. Ce sont dans ces villes qu’il est des logements, ce refuge où chacun peut vivre son quotidien, y travailler, y retrouver les siens, s’y ressourcer, se sentir à l’abri et l’accès à l’énergie est un droit humain fondamental qui dans nos sociétés modernes est essentiel.
Priver d’énergie des personnes, c’est entraver leurs droits humains. Se chauffer, cuisiner, se laver, travailler, se détendre, bénéficier de moyens de communication, cela passe par l’énergie.
Les coupures d’électricité sont notamment lors de catastrophes naturelles, de conflits armés, de pannes, et évoquent des moments difficiles pour les civils. Un sentiment de peur, d’inquiétude accompagnent les risques de coupure de courant, et actuellement la France subit ce risque de coupures d’électricité.
Les rivalités politiques viennent alors en première page, les polémiques, les uns rendant responsables les autres de cette situation, des médias diffusant le pourcentage risque, et la propagande de part et d’autre va bon train, prenant la population au piège.
Ségolène Royal reproche au gouvernement sa « gouvernance par la peur » et Emmanuel Macron déclare à la presse le 6 décembre, « les scénarios de la peur pas pour moi », rappelant que « nous sommes un grand pays » et soulignant « ce débat est absurde » à propos d’une note adressée aux préfets pour une éventuelle coupure d’électricité le 9 décembre.
Ségolène Royal qui ce même 6 décembre revient sur Twitter en informant qu’une circulaire demande aux préfets une répétition générale de coupure pour le 9 décembre, et elle demande que les réacteurs à l’arrêt soient relancés.
Emmanuel Macron répond par « je demande à chacun de faire son travail. Le travail d’EDF, c’est de faire tourner les centrales, le travail du gouvernement, c’est qu’il y ait une planification, le travail de tout le monde, c’est qu’on déroule la sobriété ».
« Des scénarios absurdes et des choses comme j’ai entendu ces dernières heures. Stop à tout ça ! ». Emmanuel Macron assure ne pas gouverner par « la peur », « le rôle des autorités publiques, des entreprises publiques, ce n’est pas de transférer la peur, ni de gouverner par la peur », affirmant que « le rôle des opérateurs, des ministres, c’est de faire leur travail pour fournir de l’énergie ».
Ségolène Royal n’est pas satisfaite de la réponse d’Emmanuel Macron à l’égard de tous, et tweet « Comment Matignon a pu décider une telle instruction aux préfets malgré les alertes de graves dangers : coupures de respirateurs des malades, coupure des numéros d’appel d’urgence, chaos de la circulation par panne des feux, blocage des portes d’immeuble à ouverture électrique ».
Une société prisonnière du tout électrique, et un choc énergétique fragiliserait l’édifice capitaliste, qui ne tient debout que par la puissance énergétique en première donne.
Un effondrement de l’énergie entraînant la surproduction énergétique par les lobbyistes, profiteurs de guerre, et l’augmentation des prix de l’énergie rend la situation intenable pour des millions de foyers à travers l’Union européenne.
La crise énergétique révèle la grave responsabilité des décideurs politiques depuis plusieurs décennies faisant de leur pays des sites de productions industrielles, de virtualité boursière, d’une course au profit et mettant la finance au cœur des sociétés, l’argent devenant le moteur pour acquérir des pouvoirs politiques, internationaux, car c’est sur la scène internationale et des lobbies que nombreux politiques jouent leur carrière politique au-delà de mandats électoraux, surtout quand ceux-ci viennent à échéance.
Ségolène Royal semble exprimer qu’Emmanuel Macron ne serait pas honnête dans sa réponse quand il « fustige les scénarios de la peur », et pose cette question au Président, « Mais, avez-vous lu, M. le Président l’absurde circulaire aux préfets organisant le chaos dans tout le pays ? »
Puis, Ségolène Royal demande si c’est Mckinsey qui recommande une coupure d’électricité pour le 9 décembre.
Coupures d’électricité – le gouvernement s’organise
Le gouvernement a mis en place le dispositif Ecowatt dans le cadre du plan « sobriété énergétique » annoncé par Emmanuel Macron dans son allocution du 14 juillet, en conséquence du risque de pénurie du fait de la guerre en Ukraine. D’autres n’y voient qu’une justification de l’augmentation des prix de l’énergie, qui risque d’exploser quand le soutien du gouvernement envers les ménages les plus vulnérables et certains domaines professionnels cessera.
Un système que le gouvernement a baptisé en deuxième noces « Si la mobilisation est » suffisante ou insuffisante, entendez que chacun est responsable de sa consommation, de la mise en place de la sobriété à l’intérieur de son logement, de son entreprise.
Si la mobilisation est suffisante : pas de coupure. Mais, si la mobilisation est jugée insuffisante, un système d’alerte s’active jusqu’au signal « Ecowatt rouge » et à ce moment là, le RTE – gestionnaire du réseau de transport d’électricité français – peut demander aux distributeurs à procéder à des coupures d’électricités localisées et temporaires, pouvant durée 2 heures.
Des coupures de courant organisées et utilisées en dernier recours, assure le plan du gouvernement, et uniquement quand les économies d’électricité sont insuffisantes.
Les périodes de grand froid pourraient justifier d’autant plus des coupures d’électricité, où les périodes de vacances scolaires et lieux de vacances comme les stations de ski, qui promet le gouvernement ne subiront pas de coupures d’électricité.
Des coupures d’électricité concernant tout le monde quelque soit son fournisseur d’énergie, mais qui n’interviendront pas pour « quelques très gros consommateurs d’électricité qui sont raccordés directement au réseau de transport RTE.
Les hôpitaux, services d’urgence, les centres départementaux d’incendie et de secours (SDIS), les commissariats et gendarmeries, les centres pénitentiaires, certaines infrastructures de transport, et sites industriels à risque, et nécessaire à la défense ne subiront pas de coupures d’électricité.
Appeler les secours en cas de coupure d’électricité – Faudrait-il encore pouvoir joindre les secours …
Le 112 devrait rester accessible en cas de coupure organisée. C’est un numéro d’appel d’urgence multi-opérateur redirigeant vers le service de secours approprié à la demande d’intervention. Si le 112 ne fonctionnait pas, le gouvernement rassure en informant que les préfets mettront en place des patrouilles renforcées.
Quid des zones rurales désertifiées, de quartiers résidentiels isolés ? Quid de la personne isolée dans son logement et ne pouvant pas joindre les secours à cause de lignes téléphoniques indisponibles ?
Personnes hospitalisées à domicile
Des mesures sont envisagées pour les malades à haut risque vital et soignés à domicile qui sont déjà identifiés par l’Agence régionale de santé et les gestionnaires de réseaux d’électricité, indique le plan du gouvernement.
En cas de coupure, les ARS doivent se coordonner avec les gestionnaires des réseaux électriques pour anticiper et trouver des solutions, ainsi qu’il pourrait être vérifié si le malade a une alimentation électrique autonome et suffisante pour couvrir plus de 2 heures de coupure.
Laurent Éric, porte-parole d’ Enedis a déclaré à la presse que les personnes sous respirateur , mais non considérées en urgence vitale, pourraient subir des coupures d’électricité . « Ils sont éventuellement délestables » a t-il précisé, ajoutant » Ils sont non prioritaires » ! …. Mais des remontées mécaniques dans des stations de ski sont prioritaires car elles correspondent à un profit, à une société de consommation dont des emplois dépendent. Pas de coupures pour les loisirs, mais pour un assistance respiratoire par un respirateur, c’est possible. Les priorités du système sont bien définies.

Coupures d’électricité à quelle heure ?
Le plan du gouvernement annonce que les coupures si elles sont déclenchées auront lieu en semaine, de 8 heures à 13 heures, et le soir de 18h à 20h. Des plages horaires correspondant au pic de consommation.
Qui décide de couper l’électricité ?
La réponse est simple, le gouvernement sous la responsabilité de la Première ministre en coordination avec les préfets, d’où la note problématique pour le 9 décembre, l’opérateur du réseau RTE et les distributeurs d’électricité.
Des coupures sont mises en place à distance par les distributeurs d’électricité – Enedis : 95 % du territoire métropolitain continental, et les entreprises locales de distribution (ELD) : 5 % restants.
En cas de coupures d’électricité – les conseils du gouvernement
En premier, il sera de ne pas oublier que l’électricité est coupée, ce qui signifie : pas d’ascenseur, les barrières électriques de parkings souterrains, portes électriques de garage, magasin, immeuble, ne fonctionneront pas. Les distributeurs d’argent, ordinateurs, réseau internet, lignes téléphoniques, …
Le plan du gouvernement recommande de limiter les déplacements. Certains réseaux de transport et la signalétique routière seront à l’arrêt.
En cas de coupures d’électricité le matin, les écoles devraient restées fermées.
Pourquoi des coupures d’électricité durant l’hiver 2022 – 2023 ?
La guerre en Ukraine et les sanctions imposées à la Russie ont déterminé l’arrêt des livraisons de gaz russe en Europe, et réduit « la production d’électricité de nos voisins européens et leurs capacités d’export », a indiqué le gouvernement dans son plan « sobriété ».
La guerre en Ukraine n’est pas l’unique raison. Le gouvernement invoque également des problèmes de maintenance dans des centrales nucléaires, « en raison du programme de maintenance approfondie de certains de nos réacteurs nucléaires pour en prolonger la durée d’exploitation au-delà de 40 ans ». Des centrales nucléaires anciennes, et c’ est aussi le coût des opérations de maintenance qui repose sur les factures des consommateurs.
Ce sont aussi des problèmes de corrosion nécessitant des opérations de contrôle et de réparation de certains réacteurs, souligne le gouvernement.
Ce que des professionnels du nucléaire avaient annoncé depuis 20 ans ! Les différents gouvernements ont 20 ans de retard dans les programmes de maintenance des réacteurs nucléaires. Plus l’âge des centrales est ancien, plus le coût de la maintenance est élevé et plus le prix de l’énergie augmente.
Ce sont des facteurs multiples qui justifient l’augmentation des prix et la réduction d’énergie. Le réchauffement climatique est également un point principal dans le domaine des énergies qui sont liées entre elles et non indépendantes des unes et des autres.
Les annonces du gouvernement pour lutter contre la pénurie d’énergie
Le gouvernement place en pole position « la maximisation des capacités d’importation depuis nos voisins européens ».
Les économies d’énergie et le gouvernement vise une baisse de la consommation de 3 900 MW, ce qui correspond à 4 réacteurs nucléaires, ou à la consommation d’environ 3 millions de personnes.
L’utilisation de groupes électrogènes en moyens de secours devenant de ce fait plus régulier.
Par ailleurs, le gouvernement indique dans le cadre du plan « sobriété énergétique » : « L’interruption de gros sites industriels » qui pourrait par le biais de RTE, couper l’alimentation électrique d’un ou plusieurs consommateurs industriels en moins de 5 secondes.
Puis, il est également de faire baisser la tension sur le réseau électrique de 5 %, ce qui signifie : diminuer la puissance d’appareils électriques, chauffe-eau, chaudières, comme l’électroménager. Une économie de 3 000 à 4 000 MW est attendue par cette mesure.
Par évidence, le gouvernement attend des résultats d’économie par le plan de sobriété, et RTE annonce que la consommation a baissé de 5 à 7 % entre octobre et la mi-novembre. Il est aussi à prendre en compte les variations climatiques. La consommation de gaz a baissé quant à elle de 15 %.
Par ailleurs, le gouvernement souligne vouloir une « accélération massive du déploiement des énergies renouvelables », et bien évidemment, la relance de l’énergie nucléaire.
Fédora Hélène

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