Chapitre Un – Je tape trois lettres : vie

@liberterradaily

Je tape trois lettres : vie

S’en va le vent, j’aurais tant à écrire, faire ses parenthèses. Mon esprit voyage, je découvre, arpente les horizons, la liberté, mélange les mots, je ne pourrais trouver d’autres sons pour exprimer le merveilleux que l’infini de l’alphabet. De musiques en musiques, de vagues en vagues, du grain de sable filant entre mes doigts, j’écris les lettres sur la ligne et j’enlève le trait.

À la mine, du noir au blanc, des drames, aux joies, anonyme, inconnue, je parcours la vie. Ce souffle sur la flamme, et s’éteint doucement, coule la cire qui éclairait ces nuits aux désespoirs et je reprends les mots, le chemin de la paix.

Je ne peux arrêter la danse, retenir les pas courants libres, et la peur abandonnée, la souffrance restant morte sur le lit, couchée ce chapelet entre les mains. Moi, je suis partie laissant la douleur dans ce temps, cet irréel. Les larmes si fortes en un cri au silence. La violence des hommes tue. Une phrase et la justice reprend la route de la paix, compte sur elle pour vivre.

L’autre absente, c’est qu’on l’a tuée aussi, elle gît dans ces flaques où à pieds joints, je sautais hier enfant aux rires couvrant déjà les cris de douleurs, quand le silence s’apprend si jeune et l’abandon, le premier compagnon.

Je donne cette seconde de silence, le temps de quelles notes, cette valse qui tourne en rond. Cette chambre déserte, ces murs peints de blanc, je pouvais y dessiner tous les rêves, les échappées.

Naître femme sur cette Terre, semée de culture de violences, marche, ferme les yeux, donne ton visage un instant au soleil, prend sa lumière, et cours sans jamais t’arrêter. Cours, cours, cours au-delà des barbelés, ton corps écorché, ton regard de souffrance, les mots ne sont plus, les pensées, le présent est déjà ce passé, les corps meurtris de mille femmes, cours, cours, cours.

La lune viendra, se fera ce lever du jour en pleine nuit. La lumière au milieu de la mer, « je suis là ». Un ange te l’a dit tout bas pour que personne n’ose te voler cela, un secret, l’espérance. Mais avant, il sera de gagner un combat, ce matin où la rosée me dira à mon corps nu couché dans l’herbe, tu es libre, liberté.

Mais avant n’aura jamais été, et du rideau levé, je ne vivrai que l’amour, mon corps si nu, et cet étrange des instants d’aimer, où il a été de croire, à la corde de la sincérité, cette harmonie à la harpe jouée, nous avons le droit d’aimer, de toujours pensé ce jour heureux même si tout de lui nous a quitté. Il est de dire, vis en sincérité. La neige tombant, ce froid glaçant tout, cette plaine blanche, je n’y vois aucun pas, je ne m’interdis pas d’aimer juste ce flou, cette goutte de sang, qu’à la fin, il coule le chagrin.

Adieu, voilà le mot de la fin qui n’est pas, ces lettres attachées à la mémoire, l’amour naît de nouveau, un autre sourire, un autre visage et la vie s’envole, est ce léger voile qui glisse sur la neige, s’accroche aux arbres, la valse continue, les notes de musique et cours, cours, cours sur ce chemin sans jamais savoir quand sera la fin, abandonne tout à la liberté, et plus une note. Le silence, il rêve, qui de moi, où de la vie. Elle et moi sur la route, main dans la main, on avance. Les visages croisés ne sont plus, il n’y a plus que le chant de l’amour aux accords parfaits, sans ombre, le bleu en seule teinte à l’infini, de la nuit au jour, il n’est plus qu’un.

Adieu chagrin, je vois un ailleurs, une famille et sa voix douce, je couche les lettres sur un piano, il reste à peindre la toile, le jardin des arts, et tout sera accompli au pas d’une valse, au temps de deux et trois, mon prince, la vie et moi. Adieu et va, la légende tape trois lettres, vie.

Les mots peuvent-ils écrire la vie ? Sera-t-il toujours ce silence chantant le mieux, la vie, quand des mots, depuis tant ont couvert mille pages.
Sera-t-il l’innocence toujours plus belle pour dessiner nos silences.
Nous, l’infinie parole traversant le temps, l’unissant, et les voix perdues gravées dans la Terre, qui elle aussi nous confie sa vie, et les paroles d’elle et des âmes passées au présent, qui sait comment se conjuge le temps. Je ne mettrai pas de point d’interrogation, car il est ces pourquoi sans réponse, ces mots au silence. Pourquoi, parfois nos corps s’ abandonnent sur ces draps clos, l’amour s’en allant et on le pensait présent. La vie et ses silences, elle ne m’a pas répondu et pourquoi, je pourrais écrire les réponses, mais je préfère encore rêver ce matin et les draps défaits, il était une fois mon prince.

Fédora Hélène

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